Pourrais-tu te présenter ?

Je suis une femme de 41 ans, épouse et maman de deux petits de 2 et 4 ans Paul et Zita et belle maman de baptiste 12 ans. Je suis art thérapeute comédienne, et auteur.

Les spectacles que je crée et interprète sont inspirés de ma vie et de ma foi, j’y témoigne de la vulnérabilité, de la résilience, de l’importance du corps, des émotions, de la difficulté d’aimer et de la grâce. En tant qu’art thérapeute, je reçois essentiellement des femmes pour un travail sur les émotions et le corps, par la danse, l’écriture et le massage.

Dans quel cadre vis-tu ce confinement ? 

J’ai la grande chance de vivre ce confinement dans la maison de campagne de ma mère, près de Fontainbleau, avec jardin et forêt pas loin. Mes enfants sont petits et « sportifs » et un peu bruyant évidemment, je mesure la chance que nous avons. Nous y cohabitons avec ma mère, et mon mari. Alors ce sont des petits ajustements créatifs nécessaires et une proposition de la vie pour apprendre à aimer mieux et à s’accueillir dans le réel  de ce que nous sommes avec nos limites et nos petitesses, au quotidien. Sacré voyage qui creuse le coeur…

Quelles sont tes ressources pour vivre ce confinement ? 

Mes ressources principales sont la prière et le sport. En ce moment je me sens très fatiguée, car mon petit de 2 ans depuis le confinement se lève entre 5 et 6h tous les jour. Alors je tâche devant mon petit déjeuner de commencer par remercier pour tout ça: ils sont en bonne santé, on a la maison,  on se récupèrera à la sieste etc… Je pense à tous les parents, famille nombreuse, dans des petits apparts, et toutes les familles disfonctionnantes. Je sais que la limite est fine et qu’à tout moment tout le monde peut péter un cable et devenir maltraitant.

Et puis dans la matinée, je m’offre un moment pour faire du sport, muscu ou petit jogging pour rester bien connectée à mon corps, l’habiter, et pas me sentir déconnectée du réel, dans la peur et l’angoisse, juste dans la tête. Habiter ma maison de l’intérieur, toujours je veille à ça. Car je sais combien s’est tentant de s’évader à l’extérieur, remplir, compenser, n’être que « là haut » . J’essaye aussi de bien me nourrir et d’écouter mes besoins quand j’ai une émotion qui me signale quelque chose. Adolescente et jeune femme, je détestais mon corps que j’ai maltraité et j’ai à coeur aujourd’hui d’y prendre soin, avec souplesse et bienveillance. De pratiquer ce que je propose à mes patientes, sinon je me sens être une imposteur 🙂

La lecture aussi me nourrit, j’ai peu de temps, mais quelques phrases parfois me font ma journée :). J’ai apporté avec moi : Marion Muller-Collart, théologienne pasteur que j’adore, des livres sur l’éducation, l’autorité et l’empathie, un livre de théologie orthodoxe, le roman Bakita. entre autres.

J’adore le site « fabuleuses au foyer » ces mamans m’aident beaucoup : à pratiquer la gratitude tous les jours même quand ça va pas ; la phrase : « fait vaux mieux que parfait » pour lutter contre le perfectionnisme, et de sentir que c’est dur pour toutes les mamans de tout conjuguer.

Tes petits bonheurs en confinement ? 

Le matin, les oiseaux, faire l’école à ma fille Zita qui a 4 ans, la sieste, le jardin, la forêt un peu, être beaucoup plus avec mes enfants, parler avec eux, jouer, les voir grandir, courir, sauter, danser, me sentir reliée au monde autrement, me coucher tôt.

As-tu des moments de craquage dans la journée qui t’aident à tenir ? 

Oui bien sur, je crie sur les enfants ou mon mari, ma maman m’agace. A nouveau mes ressources : prière, sport et écriture

Une habitude de confinée que tu aimerais garder pour après ? 

J’aimerai quitter Paris, avoir une maison à nous avec un petit jardin et un potager pour être autonome. C’est sans doute très utopique mais pourquoi pas. Mon mari est potier et moi thérapeute, nous pourrions faire ça partout.

La question que tu te poses en ce moment ? 

Je me demande si je suis heureuse avec cette vie là : speed, parisienne, et bien remplie, avec beaucoup de choses que je consomme qui ne sont pas « nécessaire ». Si tout devait s’effondrer, je priviligerai la qualité de l’école, plus de nature, de bonne nourriture, plus de temps pour le silence et la prière, plus de temps de qualité en famille. Et la danse !!!!

Source: Les Inspirantes